Cher(e)s ami(e)s motard(e)s, Cher(e)s Amoureux de la Moto pour certains et Cher(e)s "Vieux Croûtons" ou "Vieilles Croûtonnes" pour d'autres, je voudrais d’abord remercier Bernard PRIEUR, dit “L’Oléronais”, qui m’a vendu mon premier side-car en 1976, et qui m’a inscrit au ”Moto-Club des Vieux Croûtons” dont l’âge des inscrits doit être supérieur à 50 ans. Comme je vous le disais dans le texte qui contenait le lien pour accéder à cette page, je ne vais pas vous parler de SIMCA, DS, Dauphine, Frégate ou autres engins à 4 roues dont certains nous gavent allègrement sur les sites des “Concentres Anciennes” ou des “Vieux Croûtons”, mais je voudrais vous présenter la première moto avec laquelle j’ai roulé il y a 46 ans. C’était une 175 MOTOCONFORT Forcysuper U23C de 1956 (quatre ans de moins que moi !), qui avait suspension arrière oscillante car, jusque-là, les modèles de la marque avaient une suspension arrière coulissante. Le même modèle chez MOTOBÉCANE s’appelait Z23C Mobysuper.
Lionel ROUET, qui me l’avait vendue, était élève du C.E.T associé au lycée technique de La Chauvinière de NANTES (44) dans lequel j’ai étudié de 1969 à 1972 et où j’ai passé un bac F3 (électrotechnique). Lionel était interne, tout comme moi, car il habitait à Saint-MARC-sur-MER, à l’ouest de Saint-NAZAIRE, à 65 kms du lycée. Quant à moi, je venais au lycée depuis PLESSÉ, à 45 kms au nord de NANTES, sur un cyclomoteur PEUGEOT 101 que mes parents, chez qui j’habitais, m’avaient offert pour mon BEPC. Cela représentait environ une heure de route.
Comme, afin de gagner un peu d’argent, je passais mes vacances scolaires en tant que manœuvre dans une entreprise de bâtiment de Saint-NAZAIRE, où travaillait feu mon père qui était le chef de l’atelier mécanique, j’ai pu acheter cette 175 que Lionel vendait afin de s’acheter une 350 MOTOBÉCANE L4C d’occasion, une bicylindres en tandem, l’un derrière l’autre et avant d’avoir une HONDA 450.
J’ai passé mon permis moto, à 19 ans, en Décembre 1971, avec des leçons prises sur un parking attenant aux cuisines de l’internat du lycée nantais, tel qu’il était agencé à l’époque, alors que je redoublais ma 1°F3, et j’ai réparé la 175 pendant les soirées, les Samedis et les Dimanches estivaux de 1972, puisque je travaillais en journée durant la semaine.
Chaque année, je passais mes deux mois de vacances avec mes parents, en campant sur un petit terrain, avec une petite pièce de vie en dur et des w.c à la turque (*), entourés de planches, soit une cabane au fond du jardin, où j’allais quand j’avais besoin, comme l’a chanté Laurent GERRA, terrain que possédait Germaine, feu ma grand-mère paternelle, à Saint-MARC-sur-MER également. Les parents couchaient dans une caravane et les enfants sous des tentes.
La 175 était en panne et elle était stationnée dans le sous-sol du bureau de Poste de Saint-MARC-sur-MER dans lequel le père de Lionel était le receveur.
Après l’avoir réparée et avant de la mettre en route, j’ai posé un filtre à air à cornet sur le carburateur, ce qui lui aura été fatal. Au premier coup de kick, il y a eu un retour de flamme au carburateur, ce qui a embrasé la moto car le réservoir fuyait légèrement, mais ça a au moins prouvé que l’allumage fonctionnait (lol). Heureusement, cette cave faisait partie d’un bâtiment administratif et elle contenait de nombreux extincteurs… à eau pulvérisée certes, mais dont la puissance du jet est venue à bout des flammes.
Comme la selle avait brûlé, je l’ai remplacée par une selle monoplace à dosseret ALTUS, j’ai remplacé le réservoir par un autre, provenant d’une 175 PUCH, j’ai mis un guidon italien, j’ai remplacé le garde-boue avant par un autre en polyester et j’ai coupé celui de l’arrière au niveau de la plaque d’immatriculation. J’ai également fabriqué des commandes reculées en sciant le sélecteur à deux branches et en retournant la partie la plus courte, puis j’ai coupé une partie de la pédale de frein. J’ai supprimé les repose-pieds du passager, j’ai également posé un compte-tours factice, un pot d’échappement en inox dont j’ai oublié la provenance et des clignotants plus modernes. Je l’ai peinte en bleu, ma couleur fétiche.
Ma première sortie a bien failli être la dernière. Alors que je quittais BLAIN (44), à 13 kilomètres de chez moi, là où j’avais fréquenté deux collèges, un privé puis un public, de 1965 à 1968, en roulant sur une route un peu déformée, lors d’une bosse ou bien d’un trou dans le bitume, mon postérieur a sauté de la selle, à l’insu de mon plein gré, comme il est d’usage de le dire dorénavant et mon pied droit (**) a tapé dans le sélecteur, ce qui m’a fait passer de 4° en 3° sans débrayer. Je ne vous explique pas le freinage d’urgence que ça a provoqué, au point de me faire passer par dessus le guidon et d’atterrir sur la route, le visage en premier. Heureusement, j’étais le seul à rouler sur cette route à ce moment-là et aucune voiture n’est venue me percuter ! Après avoir mis la moto sur le bas-côté, c’est lorsque j’ai voulu demander du secours dans une habitation toute proche, et que j’ai parlé après avoir ôté mon foulard, que je me suis rendu compte que j’avais perdu mes dents supérieures de devant, car mon casque était de type jet. C’est à l’hôpital de Saint-NAZAIRE que l’on m’a transporté et que l’on m’a plâtré le poignet gauche car mon scaphoïde était fracturé. Je ferai soigner mes dents à l’école dentaire du CHU de NANTES chaque Jeudi, à 6 kms du lycée, 6 kms que je parcourais à pieds depuis l’internat et on m’a posé un dentier supérieur. Je suis revenu plus tard chercher la 175. Heureusement que j’avais conservé le pare-jambes d’origine car il a protégé pas mal de choses.
Comme tu étais belle, ma 175 MOTOBEC !
C’est avec cette première moto que je me suis alors rendu à l’internat du lycée chaque semaine et que je participerai à ma première concentration, en 1972, à ANGERS, à 150 kilomètres de Saint-MARC-sur-MER d’où mes copains et moi étions tous partis. J’étais assez sportif à l’époque, plus que de nos jours assurément, comme en témoigne la photo ci-dessous sur laquelle je fais le poirier sur la 250 KAWASAKI de Didier LADERRIERE, alors que ma MOTOBEC était stationnée contre un arbre, derrière Frédéric CROIX à qui j’achèterai la 250 DUCATI que lui avait offert son père, directeur de la société CROIX Charles et fils, dans laquelle 50 salariés s’occupent d’installation de machines et d’équipements mécaniques, à CANDÉ (49), et à qui Frédéric a succédé. Les frères LEBEAU, Gérard, en 350 DUCATI, et Hervé (que je remercie pour avoir pris la photo), en 175 PEUGEOT, les fils du garagiste de Saint-MARC-sur-MER étaient aussi de la partie, ainsi que Carole, la sœur de Frédéric, sur une 250 M.Z.
La même bande ira au “Bol d’Or” 1972, au MANS, peu après, avec les mêmes montures (photo ci-dessous). En ce qui concerne les personnes figurant sur cette photo, de gauche à droite : Lionel ROUET, Hervé LEBEAU qui indique je ne sais quoi, Didier LADERRIERE, la copine de Lionel dont j’ai oublié le nom et enfin Gérard. Question motos, tout à gauche, l’avant de ma 175 MOTOCONFORT, la PEUGEOT 175 de Hervé, la 450 HONDA de Lionel et au-dessus la 350 DUCATI de Gérard.
Après la DUCATI, je suis passé à la B.M.W. J’ai d’abord acheté une R60/5 d’occasion que je finirai, en 1976, par atteler à un side-car GEP que m’avait vendu Bernard PRIEUR, “l’Oléronais”, dont j’ai parlé au tout début de ce texte, puis une R90/6, toujours d’occasion, attelée à un premier modèle de side-car POIRAUD, puis une B.F.G 1300 neuve, à moteur CITROËN GS, que j’ai attelée à un autre modèle de POIRAUD, avec, comme pare-brise, une lunette arrière de RENAULT 5, c’est vous dire sa largeur. Dans ce side-car logeaient mon épouse et mes trois enfants, le dernier carrément dans un lit-auto, c’est vous dire la taille du panier ! J’ai revendu cet attelage, alors qu’il venait d'atteindre 360.000 kms, à “Pépé”, un collectionneur savoyard.
Vous pourrez furtivement voir mon side-car sur un film tourné par un ami de Pépé au moment d’un tournage d’une émission de TF1, à 1’30” du début, en visionnant https://www.youtube.com/watch?v=d4R-aXVPGWQ. J’ai eu, enfin, deux trikes, un CAN-AM Spyder et un MÉGAPHONE, mais ça c’est une autre histoire, et je rêve désormais d’un quad !
J’ai trois frères, Yvonnick (le plus âgé) et Mickaël (le plus jeune) qui roulent en side-car pour le premier et en moto pour le 2° et, paradoxalement, c’est le 3°, Gaël (né entre les deux), qui ne roule pas sur 2 ou 3 roues, qui chevauche ma 175 sur la photo ci-dessous, près de notre chienne, Kiki, et de sa descendance.
Comme vous avez pu le voir, je n’ai JAMAIS possédé de moto japonaise, je ne pense pas en avoir essayé plus de 2 ou 3 en 46 ans de pratique, mais, encore un paradoxe, j’ai pourtant passé deux semaines au Japon en Mai et Juin 2000 et vous pourrez même voir un film à ce propos en visitant mon site personnel : www.sriwils.com qui a dépassé les 285.000 visites.
J’en profite pour vous parler un peu de moi sans voler de la place sur notre site: je m’appelle Paul MEIGNEN et je suis né le 27/05/1952 à GUÉMENÉ-PENFAO (plus de voleurs que de chevaux !), dans le 44, à mi-chemin environ entre RENNES et NANTES. À cette époque, mes parents tenaient un bistrot à PLESSÉ et il y en avait plus d’une douzaine d’autres dans ce petit pays d’environ 5.000 habitants, tant on buvait bien à l’époque ! Mais ma maman Jeannine est décédée après avoir donné naissance à mes deux sœurs alors que j’avais 5 ans, ce qui a mis fin au commerce !
En tout cas, j’ai bien occupé ma jeunesse : j’ai été d’abord enfant de chœur en l’église de PLESSÉ car feue notre grand-mère, Aurélie, qui nous a ensuite élevé(e)s était fort pratiquante, puis j’ai soufflé dans un clairon dans la fanfare, toujours de PLESSÉ, dans laquelle feu mon père, Germain, avait joué à une époque et dans laquelle jouait André MOREAU qui est devenu mon oncle, puis je suis devenu le gardien des buts de l’une des équipes de l’U.S PLESSÉ, comme l’avait été également feu mon père en son temps. Je suis allé aux collèges de BLAIN (à 14 kms), 6° et 5° au collège privé et 4° et 3° au collège public. Je suis allé ensuite au lycée technique de La Chauvinière, à NANTES, à 45 kms de mon domicile, sur mon cyclo PEUGEOT 101 que mes parents m’avaient offert pour mon BEPC. J’y ai créé un “Comité de débouchés” dont j’ai été le premier président, afin d’aider ceux qui avaient quitté le lycée l’année précédente à trouver du boulot, l’ANPE avant l’heure ! De plus, sur le panneau d’affichage, sous un préau, j’affichais les dates des concours administratifs. Un mois avant le bac, j’ai passé, et réussi, un concours d’entrée aux P.T.T, partie téléphone, concours de niveau bac, pour y être technicien des installations.
Après avoir travaillé six mois sur des méthaniers aux “Chantiers de l’Atlantique” de PENHOËT, près de Saint-NAZAIRE, je suis allé étudier dans une école des P.T.T à PARIS (13°) et j’ai habité environ un an dans un foyer à IVRY-sur-SEINE (94). En fin de cours, j’ai été nommé à SOISSONS (02), à 100 kms au nord-est de PARIS, SOISSONS où je me suis marié, et où mes 3 enfants sont nés. Je suis venu aux cours à PARIS, en DUCATI 250 et c’est aussi en DUCATE que j’arriverai à SOISSONS en Décembre 1973. J’aurai ensuite des B.M.W (R60/5 et R90/6) que je finirai par atteler, puis une B.F.G (à moteur CITROËN GS 1300) attelée également, et enfin deux trikes (CAN-AM et MÉGAPHONE) et j’espère bientôt un quad.
Je me suis marié à Christiane qui me suivra partout, et même avec nos trois enfants, Franck, Magali et Yann. Il nous est même arrivé d’aller ensemble, tous les cinq à un rassemblement familial de side-car (R.S.C.F) à QUINSAC (33), à 700 kms de chez nous et nous avons ramené deux belles coupes. Yann avait à peine 6 mois et a fait le voyage dans un lit auto, près de Christiane alors que Franck et Magali étaient sur une banquette à l’arrière. Mais ça, c’était avant ! Avant l’accident lors du “Tour de France side-car” de 1987.
Aux P.T.T, devenus France-Télécom puis ORANGE, je me suis contenté de mon grade durant toute ma période de travail, j’ai accédé au grade supérieur (technicien supérieur) grâce à mon ancienneté et je suis parti en retraite comme contremaître, une carrière banale quoi ! J’aurai finalement fait toute ma carrière à SOISSONS et je suis en retraite depuis Septembre 2015.
*: les plus sensibles peuvent sauter ce paragraphe et je ne tolèrerai aucune réclamation ! Le socle des w.c à la turque de notre “terrain de camping” était posé sur une cuve étanche contenant environ un demi mètre-cube, sans chasse d’eau, juste un coup d’arrosoir de temps en temps en faisait office. Lorsqu’elle était pleine, mon rôle, vu que j’étais l’aîné des garçons de la famille, était de vider cette fosse pas sceptique du tout. La première chose à faire était de creuser, dans le jardin, un trou équivalent à plus d’un demi mètre-cube. Ensuite, à l’aide d’un seau, je récupérais les excréments dans la fosse et je vidais ce seau dans le trou ! La subtilité était de se souvenir de l’endroit où j’avais creusé pour ne pas recreuser au même endroit la fois suivante. C’est chié, non ?
**: je persiste et je signe ! C’était bien de mon pied droit qu’il s’agissait, car le sélecteur de vitesses était à droite à cette époque sur les motos. Il fut un temps, lorsque les vitesses se passaient avec la main, il y avait un levier sur côté droit du réservoir car la main gauche était occupée à débrayer (sauf quand on débrayait avec une pédale au pied) et une tige allait du levier jusqu’à l’axe cannelé sur lequel est venu se greffer plus tard le sélecteur. L’usage, et surtout les Japonais, ont fait déplacer celui-ci sur le côté gauche des motos, plus tard, et ils ont normalisé la chose.
Je voudrais terminer en saluant Claude “MOUMOUCHE”, comme il se fait appeler sur le Web, que j’ai retrouvé sur le site des “Amoureux de la Moto”. J’ai connu feu son père en 1973. Il portait le même prénom que moi et il était cadre aux P.T.T, service téléphone, à SOISSONS, où j’arrivais. Il s’est occupé de l’automatique dès que le téléphone s’est passé des opératrices et il a fini sa carrière aux “Affaires générales et bâtiments”. Il était super sympa et très bavard. Il avait toujours un truc marrant à raconter ! Il m’avait demandé de lui trouver un cyclo sport pour Claude et, je n’en ai pas le souvenir suite à mon accident, mais Claude ma rapporté que son père et moi étions allé, ensemble, chercher une GITANE-TESTI dans un département voisin. Claude se plaisait à venir, le soir, sur le parking de mon lieu de travail afin de me voir démarrer ma DUCATI 250 lorsque je quittais les lieux et il a même travaillé, en 1976, durant ses vacances scolaires, dans le bâtiment où j’exerçais. Je suis fier de lui avoir donné le virus DUCATI. Il a d’abord eu un DUCATI Cucciolo 50 cm3 stocké longtemps à la POSTE, avec une roue en moins, puis une 350 Desmo, qui avait été volée puis retrouvée. Elle a même été stockée chez moi jusqu’à ce que je lui trouve un acheteur sans que j’en aie le souvenir, c’est Christiane qui me l’a rapporté. Il a eu ensuite une ST4s (996 cm3), puis une 848 SBK, et un 1100 Monster. Je me réjouis de voir qu’il a toujours roulé en DUCATI. Autre point commun : il a travaillé à la SAGEM, l’entreprise qui a créé et fabriqué les télex SPE5A, TX20, TX35 et TX2000 que j’ai installés dans les entreprises de la région de SOISSONS et dépannés pendant 30 ans ! C’est fort !
Paul MEIGNEN (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)